samedi 24 mai 2014

Le pouvoir de la nourriture

Il y a deux ans, j'ai organisé une animation grand public qui proposait aux participants de faire un dîner dans le noir. Conjointement animée par une association de personnes mal ou non voyantes et une chercheuse de l'INRA, l'idée c'était de manger privé de l'un de nos sens, de s'attacher aux sensations et émotions ressenties et d'avoir une explication scientifique plus spécifique sur le goût.

Après la découverte des goûts de base, on a exploré les textures semblables aux saveurs différentes, des goûts très identifiables mais portés par des aliments surprenants (ex : la bourrache qui a goût d'huître)  et un plat "mémoire".

Je ne sais pas si vous avez vu le film d'animation ratatouille mais à la fin, le critique gastronomique, en mangeant une ratatouille, se retrouve transporté dans la cuisine de son enfance.

L'idée pour ce dernier plat, c'était de provoquer ce genre de réaction.

Alors vous, quel plat ou dessert vous replongerait immédiatement en enfance?

jeudi 22 mai 2014

Gros chagrin

Évidemment, certains pourraient dire que ce n'était qu'un chat.
Mais c'était surtout notre chat. Surtout le mien en fait.
12 ans de vie partagée, entre les déménagements, les naissances, les départs en vacances, les bagarres (les siennes), les abcès, les accidents de la route, les morsures de vipère ou de renard et j'en passe.
12 ans de siestes souvent rechauffées par une bouillotte en fourrure au creux du dos.
12 ans à lutter contre ce fan de beurre, qui veillait à lécher consciencieusement nos tartines quand on avait le dos tourné.
Bref.
Une belle de vie de chat bien remplie quoi!
Et la vie, c'est un début et une fin.
A 8 ans, on comprend, 
A 40 ans, on l'accepte,
Par contre, à 4, pas du tout.

C'est Maé qui nous a ému et surpris par l'ampleur de son gros chagrin.

mardi 20 mai 2014

Idylle

Au questionnaire rituel du soir, après l'accueil périscolaire, qui consiste à demander si la journée s'est bien passée et si Maé a bien dormi à la sieste, l'intéressée m'a répondu ceci :

 " Ah non, parce que Walter, il m'a réveillée pour me faire des bisous sur la bouche et des petites caresses dans les cheveux".

Bon, bon, bon, bon.

Voilà, voilà, voilà.

ça, c'est dit.

On savait qu'ils étaient amoureux mais va tout de même pas falloir qu'il nous assassine toutes les siestes, le Walter, hein. Parce qu'à 4 ans, la sieste, c'est fait pour dormir.



samedi 17 mai 2014

40 ans





vendredi 16 mai 2014

Celles que j'écoute

Chez nous, il y a toujours un fond sonore. C'est pas possible autrement. Et la plupart du temps, c'est la radio.

J'ai du hériter ça de ma grand-mère qui passait ses journées à se balader avec son transistor à modulation de fréquence, équipé d'une housse en cuir vissé, à l'oreille. A l'époque, c'était France-Inter. D'ailleurs, mon premier souvenir est lié à cette radio : je ne marche pas, je suis chez ma mamie, je mange une macédoine de légumes chaude dans une assiette jaune en plastique avec un canard dans le fond et, à la radio, passe "Porque te vas".

Cette radio a bercé mon enfance. Ainsi, chaque midi, toujours chez ma mamie, on écoutait Lucien Jeunesse dans un silence de mort; pas question de parler à ce moment là car le temps s'arrêtait dès le "chers amis, bonjour!" et reprenait son cours après le "à demain, si vous le voulez bien!".

Mais ce sont sûrement mes parents, écoutant assidûment France-Inter le matin, qui ont définitivement inscrit cette habitude chez moi.  Je me souviens de René Chabou qui nous annonçait tous les matins le temps à venir d'une voix perpétuellement enrhumée. Et puis Marie-Pierre Planchon. Ah, Marie-Pierre et sa litanie marine : Hébrides, Viking, Utsire, Rockall, Malin, Cromarty, Forth, Forties, Fisher, Irish Sea, Tyne, Dogger, Humber, German, Shannon, Fastnet, Lundy, Tamise, Sole, Ouessant, Casquets, Antifer, Pas de Calais, Pazenn, Iroise, Yeu, Rochebonne, Finisterre, Cantabrico, Alboran, Palos, Alger, Cabrera, Baléares, Minorque, Lion, Provence, Ligure, Corse, Sardaigne, Maddalena, Elbe, Circéo, Lipari, Carbonara, Tunisie, et Annaba.

Cantabrico. J'adorais ce mot.

Ensuite, juste avant de partir à l'école, c'était Eve Ruggieri qui racontait.

Au lycée, j'ai écouté Bernard Lenoir. Et je me souviens aussi de "24 heures sur 24, la vie serait bien dure, si on avait pas le pop club... avec José Arthur".

Maintenant, France-Inter, c'est le matin en allant au boulot. Mais j'aime moins. C'est plus lisse. Trop lisse. La voix est libre? J'en suis pas si sure.

Alors, le fond sonore à la maison, c'est depuis longtemps Fip, quelquefois Nova, et assez souvent le Djam.

Et vous?

samedi 10 mai 2014

La relève





samedi 3 mai 2014

Dialogue de sourds

C'est fou quand même, de ne pas être capable d'entendre quand on vous parle. Surtout quand la conversation est directe du cerveau au reste du corps; ou plutôt du corps vers le cerveau. Du coup, ce pauvre corps qu'on ignore, il développe des stratagèmes pour qu'on l'écoute.

Commençons par le plus simple.

Si la nuit, cette pauvre vessie est pleine et souhaite être soulagée, elle essaye de se faire entendre. Bah rien. Le cerveau, il est occupé à autre chose. Il récupère voyez-vous. Donc le corps, gros pervers qu'il en est, s'immisce dans les rêves du cerveaux qui voit, à chaque fois, des rangées toilettes alignés, avec des portes qui ferment pas, ou trop basses ou avec plein de monde, bref, des toilettes où même si on a très envie, on ne peut décemment pas s'y soulager. Et horreur, ça le réveille. C'est la vessie qu'est bien contente, du coup...

Autre exemple.

Il est 11 heures. L'heure de manger. Si, si, c'est que pense l'estomac qui trouve que les trois tartines de pain-beurre sont un peu loin. Donc il fait ce qu'il peut, l'estomac, des glouglous, il se tort. Bah pareil. Le cerveau, il et occupé à autre chose. Il travaille, voyez-vous. Donc le corps, gros malin, il se met en mode hypoglycémie, et vas-y que je te file des fourmillements dans les mains, des vertiges, des sautes d'humeur, des troubles de la paroles, de l'attention jusqu'à ce que le cerveau s'affole de ne plus fonctionner normalement et se décide à donner l'ordre de ramper jusqu'au un morceau de sucre. C'est malin...

Plus complexe.

Il est encore 11 heures. Et l'estomac a encore envie d'être rempli. En plus, ça fait plusieurs jours que ça dure, ce jeu de chat et de souris entre le corps qui cause et le cerveau qui l'ignore. Du coup, le corps, ça commence à plus du tout lui plaire, cette histoire de cerveau qui se prend pour le grand chef et qui impose son point de vue à tout le monde. Le corps, fatigué, guette donc le moment propice, c'est à dire la toute petite contrariété qui va déconcentrer le cerveau. Et là, pof, il coupe le jus ; plus de son ni d'image, le corps se met en mode "je fais le mort"... ça donne des troubles de la vue, des vomissements et une grosse migraine qui impose à tout le monde le repos forcé dans le noir pendant 4 heure... c'est futé ça.

Le top du top.

Là, c'est quand le cerveau a imposé un rythme tellement infernal au corps que, comme ça, du jour au lendemain, le corps décide que non, ça suffit, plus question de se lever. Et là, le super stratagème, c'est de filer au cerveau des vertiges énormes, histoire de lui imposer nuits de 12 heures et siestes de 2 jusqu'à récupération totale.

ça fait donc 3 jours que mon cerveau subit ce régime imposé par le corps. Et des fois, il se dit, mon cerveau, qu'il aurait peut-être dû écouter un peu plus le corps avant d'en arriver là...

Allez, je vais me recoucher. 15 jours à ce régime là et ça devrait aller mieux... Après tout, c'est fait aussi pour ça, les vacances!